Quelques OS !

Lisbon n'arrivait plus à réfléchir. Sa colère avait pris le dessus, elle ne se contrôlait plus. Comment ais-je pu être aussi inconciente et idiote ? Pensa Lisbon. Ce qui venait de se produire était entièrement de sa faute. Pourquoi l'ais-je écouté ? Ce plan était bien trop inconscient ! Elle s'en voulait énormément, et en regardant l'ambulance devant elle zigzagant entre les voitures, sa culpabilité augmenta d'un cran. Elle se frotta rageusement les yeux, dont des larmes menaçaient de déborder, et essaya de se reprendre. Il est fort, il s'en sortira ! La jeune femme voulut croire en cette phrase, histoire de retrouver un peu de courage. En vain.

Quelques heures plus tôt.
- Allez, Lisbon ! Je vous promet que je ne risque rien !
Depuis le matin, Jane la harcelait pour qu'elle accepte son plan.
- J'ai dit non Jane. N'insistez pas !
Elle accéléra le pas, pour semer Jane. Elle cru avoir réussi en ne l'entendant plus mais une main sur son bras qui la retînt dementit son impression. Jane la força à se retourner et le regarder. Il fronça les sourcils, puis comme si il avait enfin trouvé la réponse à une énigme très complexe, sourit :
- Vous avez peur qu'il m'arrive quelque chose, c'est ça ?
Désabusée, la jeune femme secoua la tête de gauche à droite.
Hier, elle pensait avoir enfin réussi à boucler l'affaire sur laquelle ils travaillaient depuis quelques jours. L'amant de Courtney Abriston avait tué le mari de cette dernière, Charles Abriston, pour (enfin) vivre avec sa maîtresse. Mais avant que le CBI ne puisse l'arrêter il s'était enfuit. Impossible de remettre la main dessus. Alors Jane avait mit un plan sur pied ; Gary Houston avait tué par amour pour sa maîtresse, et donc, par déduction il ne pouvait pas laisser Mme Abriston seule. Il se pensait le protecteur de cette dernière. De plus, ses relevés de carte bancaire révélait qu'il traînait près de l'habitation de la veuve. Alors, en bon inconscient, le mentalist souhaitait donner rendez-vous à Courtney pour flirter ouvertement avec elle. Ainsi, Gary s'énerverait et se montrerait enfin. Un plan ingénieux, ne put s'empêcher de penser Lisbon. Mais bien trop dangereux.
- Ecoutez, on va faire autrement et on le retrouvera. Pas besoin de mettre votre vie en danger.
Vaincu et fatigué de devoir persuader sa supèrieure que son plan était leur seule option, Jane opina du bonnet.
Lisbon le regarda se diriger vers la cuisine tout en réléchissant. Si, d'ici 18heures on a toujours pas de nouvelles de Gary Houston, je parlerai du plan de Jane à Hightower. Sûre qu'elle n'aurait pas besoin de parler à son patron, elle sourit, soulagée que Jane l'ai lachée.

Un couple blond se parlait avec entrain sur un banc du parc. L'homme baladait sa main sur le bras de la femme, et petit à petit, au rythme de leur conversation, se rapprochait d'elle.
- Rah, j'aurais jamais du accepter. Ce plan est bien trop foireux. Non, non, non !
Lisbon s'en voulait d'avoir donné raison au consultant, et maintenant elle se retrouvait enfermée dans une fourgonette avec le reste de son équipe.
- Vous en faites pas patron, Jane sait ce qu'il fait. Lui dit Rigsby pour tenter de la rassurer.
Cho savait tout aussi bien que Lisbon que ce plan était bien trop risqué et qu'il allait mal finir. C'est pour cela qu'il ne se joigna pas à ses deux coéquipiers lorsqu'ils essayèrent de persuader leur supérieur du contraire à coup de sourire rassurant. Ce fut lui qui donna l'alerte :
- Regardez, là bas, derrière le buisson, un homme avec une casquette se rapproche de Jane et de la veuve.
Lisbon suivit le regard de l'agent pour s'assurer qu'il disait vrai puis chuhota dans son micro :
- Tenez vous prêts. Suspect en vu. Il se rapproche de Jane.
Tout les agents tendus en embuscade se tendirent, à l'affût du moindre mouvement brusque de la part du suspect.

Jane souriait à pleine dent. C'est le moment, se dit-il. Il se rapprocha de la femme en face de lui.
- Vous me perturbez Courtney. Vos yeux m'hypnotisent.
La jeune femme rougit mais n'essaya pas de reculer lorsque Jane se rapprocha d'elle, un air entreprenant sur le visage. Flattée d'être le centre d'un tel engouement, elle répondit même aux avances du beau blond et s'avança vers lui.
Jane saisit sa chance et posa ses lèvres sur celle de la jeune femme.

- MAINTENANT !
Gary avait bondit hors du buisson, une arme à feu à la main. Tout les agents se précipitèrent et sortirent leurs armes, arrêtant l'assassin dans sa course. Lisbon rejoignit Jane et le regarda :
- J'aurai dû vous croire, tout s'est bien passé.
Le consultant lui sourit et lança un regard d'excuse à la veuve. Celle-ci secoua la tête, en colère de n'avoir pas comprit plus tôt, et d'avoir cédée aux avances de Patrick Jane.
- Je vais te tuer ! Salopard !
Gary s'agita et pointa son arme en direction de Jane. Celui-ci leva les mains :
- Du calme Gary, laissez les agents vous embarquer. Le contraire pourrait agraver votre cas.
- Posez cette arme Gary. Lui conseilla Cho.
Avant même que Lisbon ne puisse réagir, le coup était partit, et la balle s'enfonça dans l'épaule de Jane. Cho répondit au coup de feu, trop tard cependant, et Gary Houston s'écroula, une balle dans la poitrine.

Toute l'équipe attendait dans le hall de l'hôpital. Un chirurgien, avec un sourire se voulant rassurant collé sur le visage, les rejoignit :
- Tout va bien. On a réussi à extraire la balle et celle-ci n'a pas touché les poumons. Il s'est réveillé et va s'en sortir.
Soulagée, Van Pelt sauta dans les bras de Rigsby, quant à Cho, il s'autorisa un sourire. Lisbon, soulagée elle aussi, eut le besoin de voir Jane :
- On peut aller lui rendre visite ?
- Oui, mais ne le brusquez pas trop, il est fatigué.
La jeune femme opina et se rendit dans la chambre de Jane. Quand ce dernier la vit, un sourire naquit sur ses lèvres:
- J'aurai dû vous écouter pour une fois Lisbon. Lui dit-il, d'un ton las.
- Vous êtes un idiot Jane.
Pour adoucir l'impact de sa phrase, Lisbon s'approcha du lit de Jane et le prit dans ses bras. Il lui avait fait peur, et pendant l'espace de quelques heures, elle avait craint de le perdre. Une pensée qui lui avait fait peur. Très peur.

Jane regardait le plafond, couché sur la banquette, dans la pièce «secrète» du CBI.
«Tigre, tigre brûlant brillant dans les forêts de la nuit. Quelle main, quel oeil immortel ont fabriqué ton effroyable symétrie ? »
Cela faisait des semaines que cette phrase le hantait. Il cherchait toujours le sens, ou plutôt, cherchait un autre sens moins dérangeant, moins blessant que celui qu'il avait trouvé. Un coup à la porte le sortit de ses pensées. Il bailla tout en allant ouvrir au visiteur. Lisbon.
Elle se faisait du soucis pour Jane, depuis l'affaire Todd, il s'enfermait de plus en plus souvent dans cette pièce lugubre.
- Lisbon. Qu'y a t-il ?
- L'affaire de la veuve épleurée n'est pas conclue Jane. On a besoin de vous sur ce coup, mais vous nous n'êtes pas d'une grande aide en ce moment ...
Jane haussa un sourcil et observa l'expression de la jeune femme. Dans ces yeux verts, il pouvait observer de la gêne. Ses mains trahissaient son agitation.
- Lisbon, connaissez-vous William Blake ? Demanda Jane tout en souriant à son patron.
- Je ... Non, pourquoi cette question ? Bredouilla Lisbon, perturbée.
- Pour rien. Laissez-moi cinq minutes, j'arrive.
Soulagée, Lisbon hocha la tête, lança un sourire timide au consultant et sortit de la pièce.
Jane n'avait pas la moindre envie de travailler sur l'affaire de la veuve. Une histoire trop banale. Il suffisait de prouver que Haley Robert avait tué son mari pour l'assurance vie, et l'affaire serait bouclée. Le mentalist passa ses mains sur son visage, comme pour chasser ses démons, mais au vu de sa moue insatisfaite, en vain.

Van Pelt se triturait les méninges pour trouver un plan. Comment coincer Haley Robert ? Comment Jane ferait ? Ce dernier ne sortait presque plus de sa salle, délaissant l'affaire sur laquelle ils auraient bien besoin de son aide. Tout en regardant le canapé vide du consultant, la jeune femme soupira.
- Ne te démoralise pas ainsi Grace. Si tu veux, je te donne un plan et tu pourra dire que c'est toi qui l'a trouvé. Cela prouvera à Lisbon que vous n'avez pas autant besoin de moi qu'elle le pense !
Van Pelt sursauta, puis se retourna brusquement. Jane se trouvait derrière elle, souriant et apaisé, du moins, d'apparence apaisé. La femme rousse sourit, ils pourraient enfin boucler cette affaire !

- Bravo Van Pelt, je ne vous savais pas aussi inventive. Ce plan était tout bonnement génial ! Félicita Lisbon, soulagée d'avoir pu arrêter la veuve qu'elle savait coupable du meurtre de son mari depuis le début.
- Merci patron. J'ai juste imaginé ce que Jane aurait fait !
- Et tu as très bien imaginé Grace. Assura Jane, la gratifiant d'un coup d'oeil complice.
Toute l'équipe était satisfaite. Ce fut une affaire éprouvante pour la matière grise des agents, le genre que Rigsby détestait par dessus tout. Respectant leur habitude, le quinté devait se retrouver aux bureaux du CBI pour savourer une pizza. Lisbon et Jane ferait un détour par la pizzeria. Une fois seuls dans la voiture, Lisbon observa Jane :
- Ne me prenez pas pour une idiote Jane. Avouez, c'était votre plan !
Surpris, Jane tourna la tête vers sa supérieure :
- Je ... Vous ne pensez pas Grace capable d'une telle ingéniosité ?
Lisbon secoua la tête, désabusée.
- Vous avez décidé d'être contrariant aujourd'hui ?
- Juste avec vous Lisbon. Sourit Jane.
La jeune femme plongea ses yeux dans ceux, d'un bleu profond, du consultant. Boulversée par l'intensité de son regard, elle en oublia la route.
- LISBON !
Le cri de Jane ajouté au klaxon la tira de sa léthargie. D'un coup de volant brusque, elle remit la voiture dans le droit chemin.
- Vous êtes folle. J'ai bien cru qu'on allait y passer ! Assena Jane dans un souffle.
- C'est de votre faute. Si vous ne m'aviez pas forcé à vous regarder, rien de tout cela ne se serait passé !
Amusé par cette déclaration, Jane posa sa main sur celle de Lisbon, sur le volant. Ne souhaitant pas être happé une fois de plus par son regard azur, la femme évita les yeux du mentalist :
- Ne me poussez pas à bout Jane ! Le menaça Lisbon tout en lui giflant la main.
- J'adore vous voir frustrée...
N'y tenant plus, Lisbon observa le regard de Jane. Perturbée par ce qu'elle y avait vu, elle se reconcentra sur la route et tourna sur le parking de la pizzeria, tout en rangeant la vision qu'elle venait d'avoir dans un coin de sa tête. Jane lui sourit et descendit de la voiture :
- Si vous ne vous dépêchez pas, je commande une pizza à l'ananas ! La taquina Jane.
Heureux d'avoir réussi à perturber son patron, celui-ci entra dans la pizzeria, le moral gonflé à bloc.